Quand bien même on le trouve également en Malaisie, en Indonésie ou encore en Nouvelle-Calédonie, l’arbre à thé est originaire d’Australie, et ne pousse naturellement que dans un secteur précis en Nouvelles Galles du Sud.
Quel arbre étonnant que celui-ci, capable notamment de survivre dans les conditions climatiques les plus rigoureuses ; comme si, dans la seule manière dont il est amené à croître, était déjà inscrite la puissance de ses bienfaits.
L’arbre à thé, ou tea tree : un symbole de lutte et de résistance
Comme vous avez pu le constater, j’ai choisi d’égrener dans mon titre un remerciement… un hommage aux Aborigènes d’Australie, puisque oui, c’est à eux, dont la pharmacopée figure parmi les plus riches et les plus étonnantes qui soient, que l’on doit de connaître les vertus extraordinaires de cette plante. Il est d’ailleurs bouleversant, ce miracle de la nature et même de la vie, qui a permis au savoir médicinal des Aborigènes d’Australie de ne pas se perdre totalement, et de parvenir jusqu’à nous sous la forme de rares et si précieuses informations disséminées çà et là. Ces données sont d’autant plus ardues à obtenir qu’il s’agit comme bien souvent d’une transmission essentiellement orale, secrète, dont la diffusion, de surcroît, a été mise à mal par l’invasion britannique au 18ème siècle, synonyme pour les Aborigènes de spoliation de leur terre, de persécution, d’extermination.
Comme cela a été le cas pour les Indiens d’Amérique par exemple, dont le destin tragique comporte malheureusement bon nombre de désolantes similitudes, de nombreuses actions ont été entreprises durant deux siècles afin que progressivement s’estompe puis meure l’identité de ce peuple, et avec elle, sa culture, sa langue, sa connaissance.
Cependant, à l’image du tea tree qui puise sa force dans l’adversité qui lui est imposée par un contexte hostile, le peuple aborigène a su néanmoins préserver des étincelles de sa tradition et de ses secrets, et nous pouvons estimer avoir beaucoup de chance en considérant les quelques fragments qui sont parvenus jusqu’à nous et qui s’avèrent être, depuis plusieurs décennies, d’une aide grandissante : outre l’huile essentielle de tea tree, les Aborigènes sont détenteurs de nombreuses connaissances ayant trait à la bush medicine, comme l’emu bush (Eremophila longifolia), un antidote et antidouleur particulièrement puissant.
Quel paradoxe… quel symbole… de songer que l’huile essentielle de tea tree, Malaleuca alternifolia, ne cesse d’intriguer les équipes scientifiques du monde entier désireuses d’en pénétrer tous les mystères et d’en saisir toutes les possibilités… tandis que les Aborigènes en expérimentent les bienfaits depuis leur nuit des temps, rapportent-ils… depuis Tjukurpa (Dream time).
Une plante dont le spectre d’action est impressionnant et rare
Il faut savoir que si cette plante s’appelle ainsi, « arbre à thé », elle le doit au capitaine James Cook qui rapporte dans son fameux Journal que fraîchement débarqué en Australie vers 1770, après avoir été accueilli par les Aborigènes avec des lances… il est très rapidement interpellé par leur incroyable savoir médicinal. Très vite, son attention se focalise sur une plante dont les Aborigènes infusent les feuilles, et dont le breuvage ainsi extrait paraît doté de vertus absolument prodigieuses capables de venir à bout de nombreux maux telles que les brûlures, les blessures, les infections.
Et en effet, l’huile essentielle obtenue à partir de l’arbre à thé est désormais reconnue en tant que véritable merveille de la nature. Parmi les domaines d’application les plus répandus, elle est le plus souvent utilisée en dermatologie (acné, dermatoses infectieuses et mycosiques, parasitoses cutanées), en traumatologie (brûlures, blessures), en gynécologie (infections urinaires, mycoses), en ORL (bronchites, laryngites, pharyngites,sinusites, rhinites), et en gastro-entérologie (parasitoses).
Cependant, l’huile essentielle de tea tree ne cesse de nous révéler de nouveaux secrets et tout naturellement, de continuer à intriguer la communauté scientifique.
Aussi, les études scientifiques ne manquent pas ! L’une des plus complètes et des plus déterminantes est sans aucun doute celle qui a été réalisée en 1994 par le microbiologiste Docteur Tom Riley qui, au sein du Centre Marshall (l’Université Occidentale d’Australie), s’est adonné à une analyse poussée sur l’huile essentielle d’arbre à thé. Les résultats de son analyse sont formels : les 100 composants complexes qui la composent et, surtout, dont l’interaction s’apparenterait à une forme de perfection… font de l’huile essentielle de tea tree un puissant antibactérien, un incroyable antiviral, un stimulant immunitaire étonnant, un antifongique et un antiparasitaire hors-pair, un décongestionnant veineux et lymphatique particulièrement efficace.
Et ce n’est pas tout ! Puisque depuis l’étude du Docteur Riley, d’autres études passionnantes ont été réalisées (vous trouverez tout à la fin de cet article une liste non exhaustive d’études parues et disponibles sur internet, en anglais uniquement).
Citons par exemple celle menée par Christine Carson, de l’Université de Perth en Australie, parue dans le journal médical The Lancet. Le Dr Carson, à partir d’un échantillons de 30 personnes porteuses du staphylocoque doré résistant à la méticilline (SDRM), a souhaité établir une comparaison entre une partie d’entre elles traitées avec les produits antibiotiques et antiseptiques courants… et une autre, exclusivement soignée à l’aide de l’huile essentielle de l’arbre à thé. Tandis qu’à peine 13% se sont rétablies à l’intérieur du premier groupe, ce taux est de 33% au sein du second.
Puis c’est au tour du Dr Schnitzler de démontrer à l’aide de l’étude « Comparative study on the antiviral activity of selected monoterpenes derived from essential oils » que l’huile essentielle de Tea-Tree réduirait de 98% la présence du virus de l’herpès 1 (HSV1) et de 93% la présence du virus de l’herpès 2 ( HSV2) sur les lésions herpétiques.
Sur le plan dermatologique par exemple, il a été démontré que l’huile essentielle de tea tree lutte efficacement contre l’acné.
En revanche, j’ai pu lire sur de nombreux sites qu’elle constituerait une formidable protectrice cutanée en cas de séances de radiothérapie. J’ai effectué de nombreuses recherches concernant cet élément, notamment en consultant diverses revues médicales, en vain !
Donc à ce sujet, le mystère demeure et c’est volontiers que je recueillerais vos propres éléments si d’aventure, vous parvenez à dégoter cette fameuse étude qui confirmerait cette autre vertu de l’huile essentielle de tea tree.
Sur un plan plus pratique, c’est à dire l’usage de l’huile essentielle de tea tree selon les besoins, les recettes et procédés ne manquent pas ! Là aussi, après avoir visité un florilège de sites web très contrastés tant par leur teneur que par leur approche, je dois avouer que ma préférence revient à Aroma Zone qui nous livre sur cette page tous ses conseils, et notamment, qui nous présente toutes les utilisations possibles de l’huile essentielle de tea tree… nous apprenant même que certaines huiles essentielles en anéantissent les bienfaits (comme la lavande), et que cette huile constitue un formidable allié quant à l’entretien d’une maison !
En guise de conclusion… dédions une pensée à la vie et à ses fidèles gardiens
Il faut bien l’admettre, l’arbre à thé fait véritablement partie de ces trésors inouïs dont nous comble la nature, et qui recèlent en leur sein tant de secrets, tant de bienfaits…
… comme ces connaissances qui nous ont été transmises et léguées par les Aborigènes et dont il nous faut à notre tour être les gardiens.
Pour vous remercier de votre lecture, et en hommage au peuple Aborigène d’Australie, un cadeau pour vous:
Quelques études scientifiques à consulter:
1. Minghetti P, Casiraghi A, Cilurzo F, Gambaro V, Montanari L. Formulation study of tea tree oil patches. Nat Prod Commun, 2009, 4(1), 133-7.1.
2. S. D. Cox, C. M. Mann, J. L. Markham, H. C. Bell, J. E. Gustafson, J. R. Warmington and S. G. Wyllie The mode of antimicrobial action of the essential oil of Melaleuca alternifolia (tea tree oil) Journal of Applied Microbiology, 2001, 88(1), 170 – 175
3. Kwieciński J, Eick S, Wójcik K. Effects of tea tree (Melaleuca alternifolia) oil on Staphylococcus aureus in biofilms and stationary growth phase. Int J Antimicrob Agents. 2009, 33(4), 343-7.
4. A. Kunicka-Styczyńska, M. Sikora and D. Kalemba Antimicrobial activity of lavender, tea tree and lemon oils in cosmetic preservative systems Journal of Applied Microbiology, 2009, 107(6), 1903 – 1911
5. Loughlin R, Gilmore BF, McCarron PA, Tunney MM. Comparison of the cidal activity of tea tree oil and terpinen-4-ol against clinical bacterial skin isolates and human fibroblast cells. Lett Appl Microbiol. 2008, 46(4), 428-33
6. Garozzo A, Timpanaro R, Bisignano B, Furneri PM, Bisignano G, Castro A. In vitro antiviral activity of Melaleuca alternifolia essential oil. Lett Appl Microbiol. 2009, 49(6), 806-
7. Astani A, Reichling J, Schnitzler P Comparative study on the antiviral activity of selected monoterpenes derived from essential oils. Phytother Res. 2010, 24(5), 673-9.
8. Pisseri F, Bertoli A, Nardoni S, Pinto L, Pistelli L, Guidi G, Mancianti F. Antifungal activity of tea tree oil from Melaleuca alternifolia against Trichophyton equinum: an in vivo assay. Phytomedicine. 2009, 16(11), 1056-8
9. Lis-Balchin M, Hart SL, Deans SG. Pharmacological and antimicrobial studies on different tea-tree oils (Melaleuca alternifolia, Leptospermum scoparium or Manuka and Kunzea ericoides or Kanuka), originating in Australia and New Zealand. Phytother Res. 2000, 14(8), 623-9.
10. Brand C, Grimbaldeston MA, Gamble JR, Drew J, Finlay-Jones JJ, Hart PH. Tea tree oil reduces the swelling associated with the efferent phase of a contact hypersensitivity response. Inflamm Res. 2002, 51(5), 236-44.
Woah, quelle histoire ! Cette plante est drôlement étonnante . Son champ d’action est incroyable, je n’aurai jamais cru ça… Précieuses informations que je garderai en tête. Merci aux Aborigènes d’Australie et au rédacteur de cet article pour ce partage riche en informations !
J’aimeJ’aime
Moi, je connaissais déjà que certaines huiles essentielles disposaient de grandes vertus pour la santé, par contre, je ne savais pas que l’huile essentielle de l’arbre à thé pouvait être aussi bénéfique ! Le sujet du test sur le staphylocoque m’a beaucoup intéressé. Plus qu’étonnant ! Du coup, je me disais si nous pouvons nous permettre de combiner un traitement à base de cette huile avec un traitement à base de médicament pour espérer plus d’efficacité ?
J’aimeJ’aime